Publié le 12.05.2022
Les Athénéennes? C’est le festival qui croit aux rencontres, aux passerelles entre les genres, au point de présenter pour chacune de ses soirées un événement classique, un événement jazz, un concert de rock et une nouba électro (résumé non exhaustif). Pour un total de 24 concerts répartis en 9 soirées, du 1er au 11 juin.
A l’origine de cette onzième édition (et de celles qui ont précédé) Audrey Vigoureux, Marc Perrenoud et Valentin Peiry. Soit une pianiste concertiste, un pianiste de jazz (partenaire la saison prochaine de l’OSR) et un troisième pianiste qui ne cesse d’expérimenter entre jazz, classique et électro. L’identité des Athénéennes ne sort donc pas de nulle part.
Création et transversalité
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Un exemple? Le 2 juin, le quatuor à cordes Bela reprend La Suite Lyrique d’Alban Berg, une composition parmi les plus brillantes de l’avant-garde viennoise… accompagnée par le guitariste (électrique) Marc Ducret. Alban Berg + improvisations: cela peut-être ça Les Athénéennes. Et la soirée se poursuivra avec un Amazing Keystone Big Band qui rendra hommage à Ella Fitzgerald avec la complicité d'une fabuleuse chanteuse. Viendra ensuite le tour de l'électro-pop planante de Andrès Garcia and The Ghost, avant que chacun puisse ensuite rejoindre l'Alhanbar au premier étage (entrée libre) pour une nouba jusqu'à pas d'heure - ou presque. Chaque soir suit une trame comparable.
Parmi les 4 créations au programme, on peut aussi mentionner, le 9 juin, le quatuor I Giardini pour une rencontre entre une composition de la période romantique de Gabriel Fauré. Et, avec la mezzo-soprano Fiona McGown, plusieurs pièces de Caroline Shaw, compositrice étasunienne. «Elle propose un travail très actuel, précise Valentin Peiry. «Elle s’intéresse à des réminiscences de la musique «ancienne» qu’elle revisite, non pas avec nostalgie, mais en interrogeant sa propre mémoire, sa propre sensibilité.»
Fauré sera déjà au programme le 8 juin, avec un deuxième quartette qui témoigne de la période tardive du compositeur, qui se tourne vers la modernité. Ce soir là, le Quatuor Strada et Audrey Vigoureux interpréteront également un premier quartette avec piano de Mozart, dans lequel ce dernier expérimente une écriture «économe», qui, selon le programme du festival, «semble annoncer la pensée beethovienne».
Divine Comédie
La flamme du programme ne saurait nous faire oublier que la onzième édition, comme les précédentes, est accompagnée d’un thème. Cette fois-ci, c’est Dante, qui sera le fil rouge des différents concerts. Valentin Peiry: «Pour Dante, seule la musique divine, la musique des sphères, peut prétendre à la perfection.» Restent donc, le chaos des sons de l’Enfer et la musique vouée à purger les âmes du purgatoire.
De son vivant, l’humain doit se contenter de musiques imparfaites. Mais se sont ces imperfections qui justement les rendent magnifiques!
Forcément, à l’échelle d’une quarantaine de spectacles, tous les artistes n’intègrent pas frontalement cette thématique. Ce sera pourtant le cas le 6 juin du pianiste David Fray, qui en marge d’une approche très personnelle de Bach, accompagnera en duo Chiara Muti, qui récitera des extraits de La Divine Comédie.